Les moulins à marée

Dernier lieu de culte païen où l'on glorifiait la terre, l'eau et le vent, le moulin fascine.
Le seul mot évoque en outre deux images paisibles : la colline et son moulin à vent, la rivière et son moulin à eau. Les moulins à mer ou "à eau bleue" ,moins connus, étaient une originalité du littoral breton, surtout morbihannais, jusque dans les années soixante.
Les épis étaient le fruit de la complicité de la terre et du paysan, la farine de blé "naissait" de l'alliance du vent et du meunier.
La marée conditionnait le fonctionnement des moulins à eau bleue : il arrivait ainsi que le meunier travaillât la nuit. Aux marées de mortes-eau, le flot n'étant pas suffisant pour fournir l'énergie nécessaire, le meunier en profitait pour faire sa tournée ou "piquer" les deux meules (c'est-à-dire en recreuser, à l'aide d'un marteau spécial, les sillons que le travail avait émoussés).
Souvent, il possèdait aussi, perché sur une butte toute proche, un moulin à vent qui lui permettait d'éviter le chômage technique.
Les moulins à l'abandon ont parfois étaient reconvertis en résidences secondaires, la conservation de leur ancienne fonction est rare.
Source : "Bretagne - Edition Gallimard" - Un ouvrage à découvrir, à lire et à relire".